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Réforme des retraites: visé par l’exécutif, Laurent Berger ne bougera pas

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. LUDOVIC MARIN/AFP

Pour le secrétaire général de la CFDT, le report au 10 janvier de la présentation de la réforme des retraites ne change rien dans son positionnement, notamment sur le report de l’âge légal.

Reculer pour mieux sauter. C’est ce que les syndicats de salariés craignent après l’annonce surprise du report au 10 janvier de la présentation de la réforme des retraites, initialement prévue jeudi prochain. Si d’aucuns y voient la preuve de désaccords au sein de l’exécutif, personne n’est dupe sur l’issue: le report de l’âge de départ, et ce même si le délai d’un mois donne au gouvernement le temps d’«échanger» sur son projet, comme l’a dit le chef de l’État.

«Ils sont fébriles et tergiversent», juge le patron d’une centrale, qui espère en profiter pour avancer ses pions sur les aspects secondaires (emploi des seniors, usure professionnelle, équité…) de la réforme. La CFDT est clairement visée par ce report. Au mieux, l’exécutif espère convaincre la centrale progressiste de soutenir une partie du texte ; au pire, qu’elle modère ses appels à la mobilisation unitaire lors des journées de grève d’ores et déjà attendues au mois de janvier. À défaut de soutien, le gouvernement augure par la suite la neutralité bienveillante de la CFDT…

«Plus de justice sociale»

«Notre positionnement n’est pas une surprise, rappelle au Figaro Laurent Berger, son secrétaire général, qui prend toutefois acte du report annoncé. On voulait une concertation pour pouvoir discuter de tous les aspects de la réforme - et on a fait des propositions en ce sens - tout en disant ce sur quoi on ne bougerait pas, notamment le report de l’âge légal.» Et le petit mois supplémentaire de discussion rendu possible par le report de la présentation de la réforme n’y changera rien.

«On va continuer à porter nos revendications prioritaires pour plus de justice sociale», notamment «un dispositif de carrières longues amélioré» et «un compte pénibilité qui intègre les trois critères ergonomiques pour donner droit à des départs anticipés», précise le leader réformiste.

Mais, pour le reste, c’est toujours niet. Pas question de cautionner le moindre recul de la borne d’âge de départ à la retraite ou d’accélération de la réforme Touraine, qui porte en 2032 à 43 annuités la durée de cotisation pour prétendre à une retraite à taux plein.

Et tant pis si Laurent Berger, qui soutenait en 2019 le projet de régime universel porté par Emmanuel Macron, est accusé par l’entourage du président de tous les maux, notamment de ne pas avoir le courage de défendre devant l’opinion - comme ses prédécesseurs en 1995 ou 2003 - une réforme jugée nécessaire. Avec la conséquence d’être le seul et unique responsable d’un relèvement de la borne d’âge à 65 ans pour avoir refusé la proposition du chef de l’État de limiter le report à 64 ans en contrepartie d’une accélération de la montée en puissance de la durée de cotisation.

Dans un moment où les questions de pouvoir d’achat et d’énergie sont très prégnantes, un tel projet est une folie

Laurent Bergé

«Je suis serein et continuerai de porter ce en quoi je crois, répond le leader syndical. La recherche d’un compromis avec la droite au Parlement ne vaut pas acceptation sociale, et je souhaite bon courage à tous ceux qui plaideront devant les Français qu’un report de l’âge est un progrès social. Dans un moment où les questions de pouvoir d’achat et d’énergie sont très prégnantes, un tel projet est une folie, et rien ne justifie une mesure aussi brutale qui pénalisera d’abord les salariés les plus modestes, notamment de la deuxième ligne. Et tous les syndicats, CFDT en tête, seront unis pour dire non au président.»

À VOIR AUSSI -Retraites: Emmanuel Macron annonce le report de laprésentation de la réforme au 10 janvier

Réforme des retraites: visé par l’exécutif, Laurent Berger ne bougera pas

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10 commentaires
  • anonyme

    le

    Laurent Berger parle de retraite à taux plein, la seule chose qui intéresse les gens

  • Liberalix

    le

    Ça me fait rire quand il dit que le système est à l'équilibre... Cela repose sur le fait que les Fonctionnaires cotisent beaucoup plus que le privé (sans perte de pouvoir d'achat), donc à financer les retraites par l'impôt et non les cotisations réelles.
    C'est insupportable, on est incapable de poser un diagnostic factuel de notre système.

  • Le grand Cyrano

    le

    Il a raison de ne pas aider Macron !

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